solde de tout compte
Solde de tout compte : comment sont calculés les congés payés, les heures sup’ et les indemnités ?

Solde de tout compte : comment sont calculés les congés payés, les heures sup’ et les indemnités ?

Sommaire

Solde de tout compte : ce qu’il faut absolument vérifier

  • Le solde de tout compte récapitule l’ensemble des sommes dues au salarié en fin de contrat : salaires, congés payés, heures supplémentaires et indemnités diverses.
  • La quittance remise doit détailler chaque montant ; la signature du document ne prive pas le salarié de son droit à contestation dans un délai de 6 mois.
  • Le calcul des congés payés non pris, de l’indemnité compensatrice et du paiement des heures supplémentaires doit suivre les méthodes les plus favorables au salarié.
  • Les indemnités (licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle, etc.) dépendent du motif de rupture et de l’ancienneté ; attention aux exclusions en cas de faute grave.
  • En cas d’erreur ou d’oubli, contactez d’abord l’employeur ou le service RH ; si besoin, saisissez les Prud’hommes dans les délais légaux pour faire valoir vos droits.

Un dernier jour. Un badge rendu. Et puis cette enveloppe, ou ce mail, contenant le fameux solde de tout compte. Ce moment, on l’attend avec une étrange sensation entre soulagement, doute et vigilance. Parce qu’au fond, ce n’est pas juste un document administratif. C’est le résumé chiffré de votre travail. Vos heures, vos primes, vos congés. Tout y est. Ou plutôt, tout devrait y être. Et si ce n’est pas le cas, il y a des leviers pour agir. Car signer ne veut pas dire se taire. Et recevoir ne veut pas dire tout accepter.

Le solde de tout compte : bien plus qu’un reçu

Un document officiel… mais pas si figé

Le solde de tout compte, c’est ce papier que l’employeur est tenu de remettre au salarié à la fin de son contrat. Il récapitule les sommes versées au titre du salaire, des indemnités, des primes ou des congés payés. Il porte un nom, un prénom, une date de rupture, et surtout une signature.

« Signer un reçu de solde ne veut jamais dire abandonner ses droits. La loi prévoit un délai de contestation de six mois. »

En clair, même signé, ce reçu ne devient libératoire qu’en l’absence de réserve dans ce délai de 6 mois, comme le rappelle l’article L1234-20 du Code du travail. Cela vaut pour un CDD, un CDI, une rupture conventionnelle, une démission, un licenciement, un départ à la retraite… tout type de rupture de contrat.

Ce que le document doit contenir

Voici ce qui doit figurer noir sur blanc dans ce document :

  • Le dernier salaire
  • Les congés payés non pris et leur indemnité compensatrice
  • Les heures supplémentaires éventuelles
  • Toute prime versée ou due
  • Les indemnités de licenciement ou de rupture
  • L’indemnité de préavis, si elle est dispensée
  • Les jours non travaillés, mais payés (RTT, jours de fractionnement…)
  • Toute retenue liée à un prêt, une avance, ou un équipement non restitué

Les congés payés : une ligne qui pèse

Comment savoir ce qu’il reste ?

On parle ici des jours acquis mais non pris à la date de fin du contrat. C’est simple sur le papier, un peu moins quand la période de référence chevauche plusieurs années ou qu’il y a eu un arrêt maladie. Mais en théorie, voici comment ça fonctionne :

Congés dus = congés acquis – congés pris

Si vous avez 24 jours ouvrables acquis et que vous en avez utilisé 18, il en reste 6 à indemniser. C’est votre droit, quel que soit le motif de départ.

Le calcul de l’indemnité compensatrice

Deux méthodes sont prévues par la réglementation. L’employeur est obligé de retenir la plus avantageuse pour le salarié :

MéthodeBase de calculÀ privilégier si…
Maintien de salaireSalaire que vous auriez perçu en congéSalaire stable, temps plein, CDI
Dixième1/10e de la rémunération brute sur la périodeSalaire variable, CDD, intérim

Exemple : Si vous avez perçu 24 000 € brut sur l’année, l’indemnité par la méthode du dixième = 2 400 €. Mais si les 6 jours non pris correspondent à 600 € en maintien de salaire, c’est ce montant qui vous sera versé.

Heures supplémentaires : ne les laissez pas filer

Qu’est-ce qu’une heure supplémentaire dans ce contexte ?

Toute heure effectuée au-delà de 35 heures par semaine. C’est simple… sauf quand ça ne l’est pas. En forfait jours, en temps partiel ou en présence d’un accord collectif, il faut parfois affiner. Ce qui compte, c’est que ces heures aient été :

  • Demandées ou validées par l’employeur
  • Tracées (via un planning, un badge, un mail…)
  • Non déjà compensées par du repos

« Chaque heure de plus est une heure qui compte. Ne laissez aucune ligne se perdre entre deux bulletins. »

Comment calculer ce qui vous est dû

Voici un exemple simple de régularisation :

Heures effectuéesTaux appliquéSalaire brutMontant versé
5 heures+25 %12 €/h75 €
2 heures+50 %12 €/h36 €

Total perçu en plus : 111 €, à verser au moment du solde. Le reçu de solde doit les mentionner clairement, ligne à part.

Indemnités spécifiques : ce que vous pourriez oublier

CDD, rupture conventionnelle, licenciement…

Chaque motif de rupture donne droit à des indemnités différentes :

  • Fin de CDD : prime de précarité (généralement 10 % du total brut)
  • Rupture conventionnelle : indemnité au moins égale à l’indemnité légale de licenciement
  • Licenciement : indemnité légale ou conventionnelle, selon l’ancienneté
  • Préavis non effectué : l’indemnité compensatrice doit être versée au salarié
SituationIndemnité applicableObservations
Fin de CDDPrime de précarité (10 %)Sauf refus de CDI à conditions équivalentes
Rupture conventionnelleIndemnité spécifiqueÀ négocier, minimum légal à respecter
Licenciement économiqueIndemnité + congé de reclassementDépend de l’ancienneté et du secteur
Dispense de préavisIndemnité compensatriceÉgale au salaire que vous auriez perçu

Chaque élément doit être mentionné et détaillé dans la fiche de paie finale.

Ce que vous devez recevoir à la fin

À la fin de votre contrat, l’employeur doit vous remettre :

  • Le reçu pour solde de tout compte
  • Le certificat de travail
  • L’attestation France Travail (ex-Pôle emploi)
  • Votre dernière fiche de paie
  • Tous les documents signés, en double exemplaire si besoin

« La remise tardive du solde n’est pas qu’un oubli : c’est une faute. Le droit du travail protège la sortie autant que l’entrée. »

Chaque remise doit être faite en main propre ou par lettre recommandée avec accusé de réception. En cas de retard, d’absence de document, ou de montant litigieux, vous pouvez contester, dénoncer le solde et saisir le conseil de prud’hommes dans le délai raisonnable prévu par la loi.

Et si quelque chose cloche ?

Vous constatez une erreur, une omission ?

Voici les étapes à suivre :

  1. Demander une explication écrite à votre service RH
  2. Vérifier vos bulletins précédents, vos jours posés et vos heures effectuées
  3. Faire un courrier de contestation, idéalement avec accusé de réception
  4. Si aucun retour, saisir le conseil de prud’hommes

“Un euro oublié sur votre solde, c’est un droit en moins. Et ça, ce n’est pas une question de montant. C’est une question de principe.”

Ne laissez aucun élément variable ou omission s’installer. Tout ce qui a été perçu ou non, mentionné ou oublié, peut être vérifié et contesté dans les 6 mois suivant la signature.

  • Le solde de tout compte n’est pas une formalité. C’est un outil juridique et financier, à ne jamais signer à la légère.
  • Vérifiez les congés restants, les heures sup, les indemnités dues, et chaque ligne du document.
  • Demandez, contestez, archivez, vérifiez, car chaque motif de rupture a ses propres droits.
  • Et si un doute subsiste : le droit du travail, la convention collective, et parfois un bon conseil juridique peuvent tout changer.

Parce qu’en fin de compte, le solde, c’est votre façon à vous de fermer proprement une porte, avec le respect de votre temps, de votre énergie et de vos droits.

Nos questions sur le solde de tout compte

Qu’est-ce qui est payé dans le solde de tout compte ?

Le solde de tout compte, c’est un peu la grande récap’ de toute une aventure professionnelle. À la fin du contrat, l’employeur remet ce document signé au salarié, où figurent toutes les sommes versées : le dernier salaire, les indemnités éventuelles de rupture, la prime de précarité si c’était un CDD, les congés payés non pris, les heures supplémentaires, voire une indemnité compensatrice si le préavis n’a pas été effectué. Tout doit y être : montants bruts, nature des sommes, dates, détail du contrat, fonction, période, type de rémunération, tout. Et bien sûr, un double exemplaire est souvent remis, signé parfois en main propre, parfois par lettre recommandée avec accusé de réception. Ce document essentiel doit permettre au salarié de vérifier si tout est justement comptabilisé avant de signer. Parce qu’une fois le reçu signé, on entre dans une autre logique : celle de l’effet libératoire.

Quel délai a l’employeur pour verser le solde de tout compte ?

Le code du travail ne fixe pas un délai fixe mais il impose une règle claire : le solde de tout compte doit être versé au moment de la fin du contrat. En clair ? À la date de départ du salarié, qu’il s’agisse d’une démission, d’un licenciement, ou d’une rupture conventionnelle, l’employeur est tenu de remettre tous les documents de fin de contrat et d’effectuer le paiement. En cas de retard, le salarié peut contester dans un délai raisonnable (souvent estimé à 6 mois maximum pour certains litiges), surtout si le solde versé semble incomplet. Le versement peut se faire par virement, chèque, ou espèce, mais il doit figurer sur la fiche de paie, avec le détail des sommes dues. Dans les secteurs sensibles comme la restauration ou le service public, une remise tardive peut entraîner des sanctions ou l’intervention du conseil de prud’hommes. Il faut donc surveiller la date.

Comment est calculé le solde de tout compte ?

Tout commence par un calcul minutieux. Il faut reprendre le contrat de travail, la dernière fiche de paie, et faire le point sur ce qui est effectué ou resté dû. On additionne le salaire brut du dernier mois, les jours de congé non pris calculés selon le droit du travail, et les indemnités éventuelles : licenciement, préavis, compensatrice de congé, voire prime selon la convention collective. Si c’était un CDD, on y ajoute la prime de précarité. Si le contrat a été rompu avant terme sans cause réelle et sérieuse, des dommages-intérêts peuvent s’y greffer. On regarde aussi les heures supplémentaires, les jours fériés travaillés, et tout ce qui a pu être omis. Le salarié doit vérifier chaque mention sur le document remis, ligne par ligne. Car un montant erroné, un élément absent, ou une majoration non appliquée peuvent tout changer. Un bon conseil ? Garder une trace de chaque rémunération variable.

Est-ce que le dernier salaire fait partie du solde de tout compte ?

Oui, le dernier salaire est bel et bien inclus dans le solde de tout compte. Mais attention : il ne s’agit pas simplement d’un versement classique. Ce montant figure dans le document récapitulatif que l’employeur remet au salarié à la fin du contrat, aux côtés d’éventuelles indemnités, jours de congé payés non pris, et autres primes. Que ce soit un CDD, un CDI, une rupture conventionnelle ou un licenciement, le dernier mois travaillé est intégré dans le solde et doit être payé à l’échéance normale, sauf disposition spécifique dans la convention collective. Il faut donc bien comparer la dernière fiche de paie au solde de tout compte : brut, net, cotisations, tout doit correspondre. Si ce n’est pas le cas, ou si un retard de paiement survient, le salarié peut refuser de signer le reçu, voire saisir le conseil de prud’hommes. Une signature engage : il faut donc lire chaque ligne.

Comment sont payés les congés payés dans le solde de tout compte ?

C’est souvent la grande question à la fin d’un contrat : que deviennent les jours de congé non pris ? Eh bien, ils sont convertis en argent et versés dans le solde de tout compte. Le montant est calculé selon la règle du 1/10e de la rémunération brute totale, ou selon la méthode du maintien de salaire, en fonction de ce qui est le plus avantageux pour le salarié. Cela dépend aussi de la durée du contrat, de la convention collective, voire du type de rupture (le congé payé ne s’applique pas toujours pareil en rupture anticipée, licenciement pour faute grave, etc.). Ce montant figure dans le reçu, accompagné d’une mention claire. S’il manque, ou si la somme paraît faible, il ne faut pas hésiter à contester dans les délais. Les congés payés non pris sont un droit, pas une option. Même en CDD, intérim, ou fin de période d’essai, ils doivent être payés.

Est-ce que le solde de tout compte peut être payé par virement ?

Oui, et c’est même la pratique la plus courante aujourd’hui. L’employeur peut parfaitement verser le solde de tout compte par virement bancaire, à condition que toutes les sommes dues soient détaillées dans un document clair remis au salarié. Ce paiement doit inclure le dernier salaire, les indemnités éventuelles (licenciement, préavis, congés payés, prime de précarité…) et respecter la date prévue de fin de contrat. Le reçu pour solde mentionne que tout a été réglé à cette date, qu’importe la méthode (virement, chèque ou espèces). Mais attention : ce n’est pas parce qu’on reçoit un virement que tout est réglo. Le salarié doit vérifier ligne à ligne sa fiche de paie, les mentions légales, et ne signer le reçu que s’il est entièrement d’accord. En cas de litige, mieux vaut ne pas signer ou ajouter une réserve. Une signature sans vérification peut valoir acceptation définitive.

Quel est le solde de tout compte pour un CDI ?

Dans le cadre d’un CDI, le solde de tout compte est un document récapitulatif des sommes versées au moment de la rupture : qu’il s’agisse d’une démission, d’un licenciement, ou d’une rupture conventionnelle. Il comprend le salaire du dernier mois, les congés payés non pris, d’éventuelles indemnités compensatrices de préavis, de licenciement ou conventionnelles, selon la convention collective. En cas de faute grave, certains éléments peuvent être exclus. Si le salarié quitte pour départ à la retraite, c’est une autre grille. L’essentiel est de revoir chaque ligne avant de signer. Car une signature engage, sauf si elle est accompagnée de réserves. En cas d’oubli, erreur, ou versement incomplet, le droit du travail prévoit un délai de contestation. Le code du travail protège contre les abus. Le mieux ? Conserver tous les bulletins, vérifier les jours de congés, et demander un détail complet, même en cas de paiement par virement.

Comment calculer le solde ?

Pour calculer le solde de tout compte, il faut s’armer d’un bon tableur et d’un brin de patience. Commencez par le dernier salaire brut, ajoutez les congés payés non pris, selon la méthode du 1/10e ou du maintien, puis toutes les indemnités dues : préavis, licenciement, précarité si CDD, compensatrice si dispense d’exécution. Vérifiez aussi les heures supplémentaires, primes dues, rémunérations variables, avantages en nature. Ensuite, comparez le montant brut total avec les retenues salariales pour obtenir le net à verser. Le tout doit être mentionné sur un reçu clair, remis le jour de la fin du contrat. Ce calcul n’est pas une option : il engage l’employeur devant le droit du travail. En cas de litige, c’est lui qui devra prouver l’exactitude. Et si un élément est oublié ? Le salarié peut contester le solde dans un délai raisonnable, même s’il a signé le reçu, surtout en cas de vice de consentement.

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Léa Frayssinet

Spécialiste en stratégie d’entreprise et passionnée par l’innovation, Léa Frayssinet partage son expertise pour accompagner les entrepreneurs dans chaque étape de leur parcours. Que ce soit en matière de gestion, de finance ou de création d’entreprise, son approche pratique et visionnaire aide les professionnels à construire des bases solides et à développer des stratégies performantes. À travers son blog, elle offre des outils essentiels et des conseils avisés pour relever les défis du monde des affaires.

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